Disclosure : Trans Lives on Screen, un documentaire pour aborder les transidentités en classe

1.    Cadre du cours

Cette ressource s’adresse aux professeur·e·s qui voudraient aborder la question des représentations des transidentités dans les arts, et notamment au cinéma. En fonction des objectifs pédagogiques poursuivis, des extraits de ce documentaire peuvent être intégrés dans diverses matières et programmes, plutôt au lycée ou en fin de collège.

2.    Présentation du documentaire et des enjeux qu’il aborde

La question de la transidentité reste trop peu abordée dans le cadre scolaire alors que l’École a un rôle majeur dans la lutte contre la transphobie. Les enseignant·e·s et personnels de l’éducation interrogent rarement les représentations stéréotypées des élèves sur les personnes transgenres. La plupart des élèves ne font en effet pas la différence entre le travestissement et la transidentité, et pour beaucoup, la seule représentation qu’iels ont de la transidentité semble venir de la pornographie. Il est donc primordial de proposer à ces élèves des représentations plurielles des personnes transgenres afin de les aider à combler ce manque. 

Disclosure : Trans Lives on screen, traduit en français par Identités trans, au-delà de l’image, sorti en 2020, dirigé par Sam Feder, peut être un excellent support de discussion avec les élèves, dès le collège. 

Le documentaire, disponible sur Netflix, retrace l’histoire de la représentation des personnes trans à travers cent ans de cinéma et propose des extraits de films allant de A Florida Enchantment, un film muet de 1914, jusqu’à Pose ou Euphoria, séries sorties en 2018 et 2019. Les extraits sont commentés par des personnalités trans comme Laverne Cox (Orange Is The New Black), Lilly Wachowski (Matrix, Sense8), Mj Rodriguez (Pose), Jamie Clayton (Sense8) ou Chaz Bono (American Horror Story). 

Les passages choisis montrent bien comment l’industrie cinématographique a conditionné le regard sur les personnes trans, en invitant les spectateur·ice·s à les envisager comme des personnages éminemment comiques ou suscitant le dégoût, ce qui peut permettre des débats extrêmement riches avec les élèves, afin de les inviter à démanteler leurs propres visions transphobes. Par exemple, il serait intéressant de passer aux élèves l’extrait de Zeke Smith commentant la fin du film Ace Ventura (1994) : le personnage, après avoir découvert qu’il entretient une relation avec une femme, vomit à plusieurs reprises, se nettoie frénétiquement, afin de se « purifier » de ce contact. On voit bien comment le film ancre l’idée selon laquelle l’existence même des personnes trans rend physiquement malade. Ces représentations d’une grande violence, qui ont implicitement modelé les esprits, ont un impact réel sur la vie, la sécurité mentale et physique des personnes trans.

Le documentaire insiste du même coup sur l’importance de proposer à l’image des représentations positives et variées des personnes trans, en incluant notamment les personnes trans racisé·e·s. 

3.    Propositions d’adaptations pédagogiques

On pourrait envisager de prolonger le visionnage d’extraits, notamment les extraits d’interviews télévisées, par des activités orales. Il serait par exemple intéressant de susciter l’empathie des élèves en les encourageant à se mettre dans la peau d’un·e journaliste qui mènerait une interview bienveillante et respectueuse d’une personnalité trans, en les guidant à éviter l’écueil de l’objectification et des questions déplacées, dont parle notamment Laverne Cox dans le documentaire.

Document écrit par Charlène.