Journée Corps et Espace #1

Journée Corps et Espace #1

Une école queer : entre corps et espaces

Pour conclure l’année, Queer Education propose une journée d’étude, à la Station – Gare des Mines, en partenariat avec le collectif Mu. 

Loin d’être le lieu d’émancipation qu’elle est censée incarner, l’école s’avère souvent être un espace particulièrement normatif qui a une emprise certaine sur les corps qui la traversent. En effet, ce sont tout un ensemble de règles explicites mais surtout tacites qui donnent vie aux logiques discriminatoires dans ce lieu qui est censé les abolir : règles vestimentaires, valorisation ou sanction de comportements singuliers, correction de l’attitude et de la posture, accessibilité moindre pour certaines personnes discriminées… Les programmes scolaires ne sont ainsi – loin s’en faut – pas les seuls responsables des inégalités sociales que nous connaissons. La journée proposée permettra ainsi de prendre conscience de la production de ces normes (hétéronormatives, validistes, racistes…)  à travers l’étude des corps et des espaces à l’école. Nous réfléchirons collectivement aux réponses que nous pouvons donner afin de défaire ce que l’on nomme le curriculum caché en convoquant les pédagogies queer et critiques, l’architecture et le design. 

Ressources proposées lors de cette journée:

• un flyer contenant notamment le travail de C. MASSON

Contribution de Floriane:

Présentation:
Floriane a offert une façon de penser le dialogue entre la culture visuelle qui nous entoure et la façon dont nous nous habillons. Avec une mini-activité, nous avons réfléchi ensemble à comment cela s’applique au contexte de la salle de classe, et donc comment images et corps peuvent ouvrir le champ des possibles aux élèves.

Contribution de Gabriel FONTANA:

1. Présentation de son travail:

Gabriel a présenté son projet Multiform qui a pour but de penser et d’enseigner les notions d’empathie et d’inclusion sociale de manière alternative au sein des écoles dans la classe d’Éducation Physique et Sportive.

2. Atelier pour repenser les espaces de l’école:
   Cet atelier a pour but dans un premier temps de questionner et révéler comment les espaces scolaires (salle de classe, cours de récréation, toilettes, cantines, couloirs et gym) participent à l’apprentissage implicite de normes sociales, la construction d’identités genrées et la reproduction d’inégalités. Dans un second temps, nous avons produit aussi des scénarios d’action et d’organisation que les écoles peuvent prendre pour réaménager leurs espaces éducatifs de manière inclusive et non genrée.

Contribution de Clémentine MASSON :

Nous avons essayé de pointer ensemble les différentes situations de la vie scolaire (primaire et secondaire) où les normes de genre sont prescrites par l’institution et les adultes qui y travaillent, sans qu’iels n’en aient forcément conscience. Nous avons ensuite tenté de trouver des astuces pour essayer de gommer au maximum ces injonctions.

Contribution de Cam (présentation du matin):

Présentation du matin: Cam a proposé une restitution d’une enquête réalisée en master sur l’application quotidienne des restrictions vestimentaires dans un lycée. Elle pose ainsi la question suivante: comment, à partir d’un cadre commun, érigé comme « universel » et « égalitaire », les restrictions vestimentaires articulent-elles un contrôle différencié qui cible certaines tenues plutôt que d’autres, certain·es élèves plutôt que d’autres ? 

Au lycée Léonard de Vinci*, les restrictions vestimentaires semblent d’abord se faire « discrètes » voire inexistantes. C’est à travers leur euphémisation et leur normalisation que celles-ci s’appliquent néanmoins. Ce faisant, elles construisent une manière spécifique, scolaire, d’être lycéen·ne qui consiste à « ne pas se faire remarquer ». L’interprétation de cette règle lycéenne se fait à partir de critères différenciés (d’âge, de classe, de « race », de genre, de religion…) et ce, notamment, à travers la référence plus ou moins explicite aux figures repoussoirs de la « fille voilée », de la « pute » et du « jeune de cité ». [*le nom de l’établissement a été anonymisé]

Contribution de Léa Théo et Cam (atelier l’après-midi):

Léa et Cam ont proposé, à travers cet atelier, de penser ensemble des outils pour questionner les restrictions vestimentaires dans nos pratiques éducatives et à l’école plus particulièrement. Il s’agissait d’abord d’interroger nos propres représentations et de politiser les vécus multiples face aux injonctions vestimentaires à l’école. Par la suite, l’idée était de pouvoir avancer en petits groupes sur l’élaboration d’outils, d’actions, de projets ou de séances pédagogiques autour des enjeux vestimentaires.

Contribution de Steeve (atelier l’après-midi)

Steeve a fait un rappel pour situer le racisme, ses mécanismes, dans les questionnements vestimentaires et le contrôle des corps dans les pratiques éducatives, pédagogiques, à l’école. Suivi d’un rappel des éléments de réponses théoriques antiracistes. Enfin; des exercices de mise en pratique des différentes connaissances transmises ont été proposés, ainsi qu’une possibilité de mise en perspective, avec des cas concrets rencontrés dans nos expériences professionnelles, par les échanges entre les participant-e-s. A noter que cet atelier s’est déroulé en mixité raciale mais inclut une différenciation dans les exercices ou textes proposés au moment des exercices de mise en pratiques, selon que l’on soit opprimé-e ou privilégié du racisme systémique.

PROGRAMME: 

MATIN: 10h – 12h30

10h00/10h30 : Accueil des participant.es 

Plusieurs présentations sont proposées en matinée, suivies de temps d’échange et de discussion. L’enjeu étant de relier ces propositions à nos pratiques pédagogiques. 

• Introduction sur la notion de curriculum caché par Clémentine, infirmière scolaire et référente égalité dans l’académie de Grenoble.
• La construction du genre à travers les espaces scolaires par la géographe du genre Edith Maréjouls.
• Queeriser le sport par Gabriel Fontana, designer.

• L’apprentissage des normes vestimentaire à travers la culture visuelle par Floriane Misslin, designer.
• Les restrictions vestimentaires au lycée: entre euphémisation et normalisation d’un contrôle social différencié, restitution d’une enquête de master par Cam, doctorante en sociologie, anciennement prof et surveillante, militante queer féministe et syndicale

DÉJEUNER COLLECTIF : 12:00-14:00

APRÈS-MIDI:

Ateliers pratiques:

Deux propositions pour repenser la relation du corps à nos espaces d’apprentissage

Atelier 1: Réaménager les espaces éducatifs de manière inclusive par Gabriel Fontana.

Atelier 2: Penser des outils pour questionner les restrictions vestimentaires à l’école », par Léa, facilitateurice et militant·e queer et féministe et par Cam

17h00 – 17:30: Mise en commun
17h30: fin de la journée et moment de convivialité