Avis de lecture // Meg Grehan – En apnée

Présentation générale

Meg Grehan. En Apnée. Talents Hauts, 2020. 159 p. 
ISBN : 9782362663543
Traduit de l’anglais par Aylin Manço

Genre : Roman en vers

Thématiques abordées :  Homosexualité / Enfance / Relation mère-fille / Représentation / Anxiété

Public / Pour : Fin Primaire / Collège

Bref résumé (sans spoiler)
Maxime est une jeune fille qui fait des listes de ce qu’elle voudrait savoir. Elle est intriguée et passionnée par l’océan. Elle ressent aussi « une émotion qui pétille dans sa poitrine » pour sa camarade de classe Chloé mais ne comprend pas ce que ça veut dire, ces sentiments. Elle ne sait pas vers qui se tourner pour mieux comprendre et l’invisibilité des relations entre filles autour d’elles l’inquiète. 

Avis et analyse Queer Education (avec spoilers)

Ce livre illustre le sujet de la représentation LGBTQIA+ et plus particulièrement lesbienne. Ce n’est donc pas une romance même si Maxime tombe amoureuse. 

Ce roman en vers libre est écrit à la première personne du singulier, ce qui donne la sensation de suivre l’introspection du personnage principal, mais pas en flux de pensée comme chez Virginia Woolf, c’est un texte accessible et aéré.

Ce choix de point de vue vient nourrir la question de la représentation car cela montre l’angoisse que peut générer une invisibilité de la part de notre existence. Le rythme des vers libres ajoute à la compréhension des émotions de Maxime, ce qui crée une vraie intimité avec le lecteur ou la lectrice. 

La mère de Maxime est à l’écoute et les deux sont dans une relation de confiance (ce qui n’est pas le cas de tou-te-s les enfants LGBTQIA+ ou en questionnement) mais celle-ci, de part l’absence de représentation, n’ose pas lui faire part de ses questionnements. La figure de la bibliothécaire comme personne ressource est mise en avant à la fin : c’est elle qui finit par donner accès à la représentation à Maxime et l’aider à en parler auprès de sa mère.

Ce point vient insister sur le rôle de transmission et d’inclusion des institutions d’éducation et de culture, à la fois car il s’agit d’institutions autre que la famille, mais aussi car celles-ci ont un pouvoir de représentation et de valorisation. 

La passion de Maxime pour l’océan et de ce qui vit dedans est appréciée pour plusieurs raisons. Elle contribue à montrer le personnage sous différentes facettes et non seulement à travers ses questionnements sur son orientation romantique. Elle participe également à l’approche poétique du récit et à créer une métaphore de l’anxiété face à la grandeur du réel  et des recherches qu’on peut y faire ; d’où le titre En Apnée. Cette métaphore appuie le propos sur la découverte de quelque chose d’inquiétant et d’attirant sur soi, mais aussi du chemin pour obtenir des informations sur ce qui nous questionne. 

Exploitations éducatives et/ou pédagogiques possibles :

• Pour les professionnel·les 
  • Médiation possible : 
    • Aborder la question de l’impact concret des représentations des minorités en cours de français ou dans le cadre du Parcours d’éducation artistique et culturel (PEAC)
    • En EMI, certains passages peuvent être utilisés pour échanger avec les élèves sur leurs habitudes de recherche (sur internet, en bibliothèque, etc.
    • Lecture à haute voix agréable
  • Prescription possible : 
    • Pour les jeunes adolescent-es (fin primaire et collège) : le personnage a 10-11 ans, mais peut-être mis dans les mains des plus âgé-es
    • Un roman rapide à lire : environ 150 pages de vers libres, donc des pages aérées
    • Pour les adultes pour comprendre l’importance des représentations et de l’accessibilité à des ressources pour comprendre ses sujets, ainsi que de s’éduquer soi-même pour pouvoir mieux répondre aux inquiétudes des préadolescent·es