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Ressources pour une éducation queer et inclusive

Avis de lecture // Kat Leyh – Snapdragon

couverture du livre Snapdragon
Présentation générale

Kat Leyh. Snapdragon. Kinaye. Graphic Kids. 2021. 240 p. 
ISBN : 9782357990807
Traduit de l’anglais par Romain Galand

Genre : Bande-dessinée

Thématiques abordées : amitié, amitié intergénérationnelle, lesbianisme, transidentité à l’adolescence, identité butch, expression de genre, magie 

Public / Pour : Collège et Lycée

Notes / CW / TW : violence conjugale : ex-conjoint violent / violence scolaire : sexisme et transphobie

Bref résumé (sans spoiler) : Snapdragon (nom de la fleur « Muflier » en anglais), c’est le prénom du personnage principal de cette histoire, une jeune fille un peu solitaire, perçue comme « bizarre » à l’école. On la suit dans sa rencontre avec Jacks, une vieille femme considérée comme la sorcière de la ville, qui habite aux abords d’une route où les animaux de la forêt sont souvent écrasés par les voitures. Snapdragon raconte aussi ce qu’elle apprend de cette rencontre à son amie Lu, avec qui elle partage la passion des films d’horreur.

Avis et analyse Queer Education (avec spoilers)

Snapdragon est d’abord une histoire qui fait du bien, avec des personnages qui montrent l’empouvoirement de pouvoir vivre et exprimer leurs identités. Une grande diversité de personnages apparaît : trois générations, des personnages racisés, noirs ou métisses. Nous voyons évoluer les personnages au long du livre : Snapdragon et Lu qui sont des enfants, mais aussi les adultes du livre. La relation de pédagogie entre Jacks et Snapdragon évolue. Jacks finit par reconnaître être partie du principe qu’il n’y avait qu’une seule manière d’apprendre à maîtriser la magie, et ainsi par remettre en question son statut de sachante.

La transidentité de Lu est abordée tout d’abord du point de vue de la jeune ado concernée et ensuite par une représentation des proches, majoritairement à l’écoute et plutôt réaliste. Il en est de même pour l’expression et l’identité de genre de Snapdragon, une scène avec sa mère montre qu’elle considère les paroles de l’adolescente comme valables et légitimes.

Il y a également une histoire lesbienne représentée dans le temps, jusque dans la vieillesse des personnages. La visibilité de l’identité butch de Jacks est positive et non simpliste : Jacks exprime une masculinité non toxique, à l’image de sa magie qui contribue à porter attention aux êtres vivants. 

Le regard sur la magie est intéressant vis-à-vis des références culturelles autour des sorcières souvent ostracisées ou représentées comme maléfiques. Cette sorcière est finalement atypique : elle utilise un ordinateur, porte des crocs. Une analogie peut être faite avec les personnes queer pour lesquelles on suppose des pratiques éloignées de leurs réalités d’existence. L’utilisation de la magie va aussi dans le sens du care : comment utiliser la magie sans épuiser son énergie afin de prendre soin des autres êtres vivants. 

Un tissage narratif rend l’histoire dynamique et accrochante avec des flashbacks racontés par les personnages, des légendes familiales et le présent de la narration. Le dessin est rond, aéré, avec un travail des ambiances par les couleurs. La lecture du texte est plutôt aisée. Quelques pages, à la fin, portent sur la création des personnages, sur l’une des planches et le choix des couvertures, ce qui donne un aperçu du processus de travail de la BDiste.

Exploitations éducatives et/ou pédagogiques possibles :

  • Pour les professionnel·les
     
    • Médiation possible : parcours culturel et artistique / programme de Lettres. 
      • Cette BD peut être utilisée pour aborder le thème de la bande dessinée en cours comme lors d’événements autour de la BD. 
      • La narration et le croisement des histoires à travers le dessin : il y a un jeu de perceptions dans la construction des personnages qui est intéressant (Jacks jeune / Jacks sorcière / Jacks soignante ; le renard tantôt perçu comme un monstre et tantôt comme un allié des personnages).
      • L’intertextualité peut être mobilisée autour des figures de sorcières, de fantômes, qui ont souvent une place marginalisée dans la société.
      • La bande dessinée peut être utilisée pour des tables thématiques et pour aborder les réalités des questions d’identités et d’expression de genre et les relations et discussions inter-générationnelles sur ces sujets (Parcours citoyen, Journée contre les violences LGBTQIAphobes / mois des fiertés). La question des représentations est aussi mobilisable avec cette bande dessinée.
    • Prescription possible :
      • Pour les jeunes personnes friandes de bande dessinée, de magie, de créatures et de fantômes (en les prévenant que la BD ne fait pas peur mais est plutôt feel good).
      • À mettre entre les mains des jeunes qui se questionnent sur leur identité ou expression de genre.
      • Convient bien aussi pour les personnes voulant s’adresser à un·e jeune proche (famille…) pour donner une autre représentation des personnes lesbiennes, trans, ou butch.
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